J.-P.V. Revenons à toi.Tout ce temps absorbé, sans compter celui pris par l’enseignement et les pouponnages, c’est du temps perdu pour ton oeuvre personnelle ?
A.B. Peut-être, si on peut parler d’oeuvre personnelle, mais de toute façon c’est un choix vers lequel le plaisir des rencontres, des découvertes, des échanges, des amitiés (et des archives) m’entraîna sans regret. D’autant qu’il restait quand même des moments d’assoupissement pour donner un peu d’exercice à ma plume et à ma muse, alliée sinon zélée (jeu de mots).
Je n’étais pas en cage, bien au contraire, et mon facteur n’était pas un geôlier. Mais le mot « liberté », un peu trop suffisant il est vrai, fut et est, pour Pol Bury comme pour moi, notre meilleure sucette. Liberté d’esprit en toute liberté. Nous avons toujours tourné le dos aux chapelles. Avec le besoin d’en rire (ironie, mon beau navire !) plutôt que d’en crier. Sans négliger la désinvolture d’usage.
Jean-Pierre Verheggen / André Balthazar
Quarante balais et quelques, 1998
Née en 1930, Madeleine BIEFNOT exprime ses révoltes dans des textes puissants, sauvages. Sa poésie est fracture et harmonie avec la nature, source inépuisable de renaissance, d’apaisement, bouleversante au point que Bury et ses amis l’ont éditée chez Montbliart et Phantomas. Après le décès de Franz, des poètes comme François Jacqmin, Jacques Izoard ou Marc Imberechts l’ont intégrée dans leurs cercles littéraires.
L’exposition évoque la vie et l’oeuvre des auteurs au moyen de panneaux didactiques et de documents authentiques puisés dans les archives de diverses institutions (dont le Centre Daily-Bul & C°) et des filles de Franz Moreau. Une abondante correspondance avec les acteurs surréalistes et post-surréalistes de l’époque (Simon, Chavée, Bury, Parfondry, Havrenne, Piqueray, Koenig, Jacqmin, …) côtoie des oeuvres plastiques (Simon, Locoge, Duez, Assez, Lejeune, …).
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