Résumé
Dans son Autobiographie rédigée en vers[1], le poète réglait la question de l’enfant qu’il fut autrefois et qu’il est encore aujourd’hui quand on le lit .
Mais à y regarder de plus près, derrière le corset formel aux lacets serrés pour composer la moindre strophe, c’est précisément l’autoportrait qui domine chaque poème. On prétend souvent qu’il est « facile à lire » en raison d’un vocabulaire simple. Réaliste sans être descriptif conviendrait sans doute mieux pour qualifier cette écriture jamais superficielle. Chaque poème contient une histoire, un passage vers une autre exécuté en deux mots, selon une recherche quasi obsessionnelle de la forme, tenue comme les rênes du cavalier à chaque foulée de son cheval lors d’une reprise de dressage. Derrière cette volonté et d’autres signes encore – l’emploi des rimes notamment – on peut aisément soupçonner William Cliff de vouloir défendre le retour à une poésie mémorisable, comme dans ce passage pour décrire ses impressions de Montevideo.