Francis Dusépulchre
Titre
Francis Dusépulchre
Créateur
Éditeur
Date
2006
Description
reproductions tableaux expo
Format
17 X 24 cm
Langue
fr
Type
Support
143 p.
Identifiant
VAN-F-0 000 084
Résumé
Arts visuels
L'intérêt premier d'une exposition rétrospective et de la publication d'une monographie, est de permettre, outre de se remémorer les oeuvres majeures, de saisir à la fois le fil rouge de la pensée plastique et son évolution. Et c'est précisément ce que révèlent ce livre et cette exposition très réussie.
C'est à la fin des années 60 que Francis Dusépulchre (Seneffe, 1934) opte pour l'abstraction et manifeste d'emblée son intention de sortir du cadre du tableau et de ne pas s'en tenir au traitement d'une surface en deux dimensions. Le cadre n'existe visiblement que pour être transgressé et l'espace est le domaine de l'artiste, considérant que le vide en est l'une des composantes principale. L'oeuvre, qui vaut davantage pour ce qu'elle annonce que pour elle-même, et qui accueille le visiteur au terme de l'escalier, est nette à ce sujet. Tout le reste de l'exposition est confirmation de cet engagement esthétique dont l'artiste ne se départira jamais.
Mises en danger
Adepte donc de l'abstraction et très rapidement du monochrome, Francis Dusépulchre les aborde en franc tireur qui n'aura de cesse de les traquer afin de les placer généralement en des situations d'inconfort à la limite d'eux-mêmes. Et puisque géométrie il y a inévitablement en cette démarche, il la respectera mais en s'en jouant. Il ne faut pas s'attendre avec lui à l'épure parfaite, à la rigueur obstinée, au cartésianisme, il serait plutôt du côté des dérapages, des situations incongrues, des mises en danger, mais tout cela sans la moindre ostentation, au contraire en une sorte de discrétion forçant à l'attention soutenue du propos.
N'étant donc point dans l'orthodoxie, son travail échappe en fait à toutes les catégories dans lesquelles on souhaiterait pouvoir le placer, et c'est probablement ce qui a dérangé par mal d'observateurs qui ne lui ont pas accordé toute la reconnaissance méritée. Pourtant, par cet esprit singulier, s'infiltre cette douce dérision, une caractéristique spirituelle et capitale qui ne peut être que de chez nous.
Piéger la lumière
Dans sa sphère, il sera en permanence un explorateur toujours soucieux de piéger la lumière afin de mieux se servir d'elle en ses fins déviantes. Si ses monochromes, du blanc au bleu en passant parfois par le rouge ou des teintes plus rares, le sont effectivement, le traitement de la surface, jamais régulière et plane, apporte les nuances et modifications par les variations lumineuses constantes dues précisément au relief. Concavités, coupures, failles, coins écornés, ajouts linéaires... sont quelques astuces de son vocabulaire, amenant aussi une panoplie d'irrégularités formelles, de ruptures ou d'interventions imposant une géométrie des plus irrégulières.
Investissant volontiers l'espace, Francis Dusépulchre s'est engagé en deux développements hors de ses panneaux en reliefs. D'une part ses interventions dans le domaine architectural. Epousant la structure du bâtiment comme dans pour le projet de la tour des Finances ou s'en démarquant volontairement comme au musée de Mariemont, il crée à chaque fois un signe fort, coloré, se distinguant nettement du caractère utilitaire et imposant donc un aspect sculptural.
D'autre part, ses fines constructions de fil, sous boîtier plexiglas ou en liberté, rêvent visiblement d'apesanteur qu'elles atteignent pratiquement par leur seule légèreté, leur fragilité et leur équilibre précaire. Quelles que soient leurs dimensions réelles, ces oeuvres en appellent à la vraie monumentalité et on se réjouirait d'en voir une, un jour, développée dans l'ampleur de l'urbanité.
© La Libre Belgique 2006
L'intérêt premier d'une exposition rétrospective et de la publication d'une monographie, est de permettre, outre de se remémorer les oeuvres majeures, de saisir à la fois le fil rouge de la pensée plastique et son évolution. Et c'est précisément ce que révèlent ce livre et cette exposition très réussie.
C'est à la fin des années 60 que Francis Dusépulchre (Seneffe, 1934) opte pour l'abstraction et manifeste d'emblée son intention de sortir du cadre du tableau et de ne pas s'en tenir au traitement d'une surface en deux dimensions. Le cadre n'existe visiblement que pour être transgressé et l'espace est le domaine de l'artiste, considérant que le vide en est l'une des composantes principale. L'oeuvre, qui vaut davantage pour ce qu'elle annonce que pour elle-même, et qui accueille le visiteur au terme de l'escalier, est nette à ce sujet. Tout le reste de l'exposition est confirmation de cet engagement esthétique dont l'artiste ne se départira jamais.
Mises en danger
Adepte donc de l'abstraction et très rapidement du monochrome, Francis Dusépulchre les aborde en franc tireur qui n'aura de cesse de les traquer afin de les placer généralement en des situations d'inconfort à la limite d'eux-mêmes. Et puisque géométrie il y a inévitablement en cette démarche, il la respectera mais en s'en jouant. Il ne faut pas s'attendre avec lui à l'épure parfaite, à la rigueur obstinée, au cartésianisme, il serait plutôt du côté des dérapages, des situations incongrues, des mises en danger, mais tout cela sans la moindre ostentation, au contraire en une sorte de discrétion forçant à l'attention soutenue du propos.
N'étant donc point dans l'orthodoxie, son travail échappe en fait à toutes les catégories dans lesquelles on souhaiterait pouvoir le placer, et c'est probablement ce qui a dérangé par mal d'observateurs qui ne lui ont pas accordé toute la reconnaissance méritée. Pourtant, par cet esprit singulier, s'infiltre cette douce dérision, une caractéristique spirituelle et capitale qui ne peut être que de chez nous.
Piéger la lumière
Dans sa sphère, il sera en permanence un explorateur toujours soucieux de piéger la lumière afin de mieux se servir d'elle en ses fins déviantes. Si ses monochromes, du blanc au bleu en passant parfois par le rouge ou des teintes plus rares, le sont effectivement, le traitement de la surface, jamais régulière et plane, apporte les nuances et modifications par les variations lumineuses constantes dues précisément au relief. Concavités, coupures, failles, coins écornés, ajouts linéaires... sont quelques astuces de son vocabulaire, amenant aussi une panoplie d'irrégularités formelles, de ruptures ou d'interventions imposant une géométrie des plus irrégulières.
Investissant volontiers l'espace, Francis Dusépulchre s'est engagé en deux développements hors de ses panneaux en reliefs. D'une part ses interventions dans le domaine architectural. Epousant la structure du bâtiment comme dans pour le projet de la tour des Finances ou s'en démarquant volontairement comme au musée de Mariemont, il crée à chaque fois un signe fort, coloré, se distinguant nettement du caractère utilitaire et imposant donc un aspect sculptural.
D'autre part, ses fines constructions de fil, sous boîtier plexiglas ou en liberté, rêvent visiblement d'apesanteur qu'elles atteignent pratiquement par leur seule légèreté, leur fragilité et leur équilibre précaire. Quelles que soient leurs dimensions réelles, ces oeuvres en appellent à la vraie monumentalité et on se réjouirait d'en voir une, un jour, développée dans l'ampleur de l'urbanité.
© La Libre Belgique 2006
ISBN
2-930201-16-9
Collection de l'éditeur
Collection
Citer ce document
Van Tieghem, Jean-Pierre, “Francis Dusépulchre,” Centre Daily-Bul & C° - Archives, consulté le 22 décembre 2024, http://dailybul.be/archibul/items/show/1216.