Olla vogala
Titre
Olla vogala
Autre forme de titre
(Contes et légendes)
Créateur
Contributeur
Éditeur
Date
1998
Description
Dessin de Anne Garnier
Dans FRLB-PUT-O-0 000 081 : dédicace de l'auteur à Luc Rémy
Dans FRLB-PUT-O-0 000 081 : dédicace de l'auteur à Luc Rémy
Format
15 X 21 cm
Langue
fr
Type
Support
70 p.
Identifiant
FPPB-PUT-O-0 001 922
FPPB-PUT-O-0 001 923
FPPB-PUT-O-0 001 924
FRLB-PUT-O-0 000 081
Résumé
Hebban olla vogala a depuis longtemps été considéré comme la plus vieille phrase connue en vieux néerlandais. C'est une glose interlinéaire qui fut découverte en 1932 à Oxford par un germaniste anglais, Kenneth Sisam, sur la dernière page d'un manuscrit en vieux anglais de l'abbaye de Rochester (Kent).
Le texte, écrit par un copiste flamand occidental date environ du troisième quart du xie siècle. Les deux premières phrases sont en latin. La langue dans laquelle le reste du texte est écrit, est considérée par la plupart des linguistes comme du vieux bas francique occidental, mais il existe encore des controverses à propos de cela.
La phrase se lit comme suit :
Hebban olla uogala nestas hagunnan hinase hi(c) (a)nda thu uuat unbidan uue nu
C'est la traduction du texte latin écrit avant elle en parallèle :
Habent omnes uolucres nidos inceptos nisi ego et tu. Quid expectamus nunc.
Traduction :
Tous les oiseaux ont commencé leur nid, sauf toi et moi. Qu'attendons-nous maintenant ? (wikipedia)
---------------------------------
Dans Olla vogala, les poèmes, en prose ou en vers libres, adoptent volontiers le ton de l'impertinence. Ils font figure de cartes d'embarquement pour un troisième millénaire apocalyptique et dérisoire. Tout s'est effondré ; le monde paraît tête-bêche. En parler n'est plus possible qu'à l'imparfait, en parler n'est plus possible : « On circulait dans la langue toute crue, en plein soleil d'oreilles grandes ouvertes et tendues (...) On écoutait, on attendait la naissance du son, avec la première pensée. Mais c'était la fin du temps des verbes, et les mots avaient disparu. » Les valeurs sont désormais renversées, tout se mêle, se confond, s'équivaut. Le lisier devient sublime, et il faut une certaine préciosité pour décrire un roi, ou plutôt un porc : « Sous la brise parfumée de merde, dans les alizés embrennés la création a bien trouvé son roi. » Pour Pierre Puttemans, la langue française est un matériau instable, mouvant, vivant. S'il ne travestit pas futilement les signifiants, l'auteur mélange allègrement les registres et associe tours emphatiques, néologismes et vocabulaire physiologique voire scatologique. Il réveille même les « pihis » d'Apollinaire, ces oiseaux improbables du poème Zone, sans qu'on sache vraiment quel aspect il leur prête, puisque ceux-ci « descendent les montagnes à Vappel du berger ». Ailleurs, il réécrit l'Histoire, se risque à l'anachronisme et à l'absurde pour donner des batailles et des découvertes une version beaucoup plus drôle, où vacillent la réalité et les lieux communs culturels. Napoléon et Christophe Colomb tiennent alors du touriste et du nigaud, ce qui ne constitue pas, après tout, une mauvaise définition du personnage historique.
Le texte, écrit par un copiste flamand occidental date environ du troisième quart du xie siècle. Les deux premières phrases sont en latin. La langue dans laquelle le reste du texte est écrit, est considérée par la plupart des linguistes comme du vieux bas francique occidental, mais il existe encore des controverses à propos de cela.
La phrase se lit comme suit :
Hebban olla uogala nestas hagunnan hinase hi(c) (a)nda thu uuat unbidan uue nu
C'est la traduction du texte latin écrit avant elle en parallèle :
Habent omnes uolucres nidos inceptos nisi ego et tu. Quid expectamus nunc.
Traduction :
Tous les oiseaux ont commencé leur nid, sauf toi et moi. Qu'attendons-nous maintenant ? (wikipedia)
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Dans Olla vogala, les poèmes, en prose ou en vers libres, adoptent volontiers le ton de l'impertinence. Ils font figure de cartes d'embarquement pour un troisième millénaire apocalyptique et dérisoire. Tout s'est effondré ; le monde paraît tête-bêche. En parler n'est plus possible qu'à l'imparfait, en parler n'est plus possible : « On circulait dans la langue toute crue, en plein soleil d'oreilles grandes ouvertes et tendues (...) On écoutait, on attendait la naissance du son, avec la première pensée. Mais c'était la fin du temps des verbes, et les mots avaient disparu. » Les valeurs sont désormais renversées, tout se mêle, se confond, s'équivaut. Le lisier devient sublime, et il faut une certaine préciosité pour décrire un roi, ou plutôt un porc : « Sous la brise parfumée de merde, dans les alizés embrennés la création a bien trouvé son roi. » Pour Pierre Puttemans, la langue française est un matériau instable, mouvant, vivant. S'il ne travestit pas futilement les signifiants, l'auteur mélange allègrement les registres et associe tours emphatiques, néologismes et vocabulaire physiologique voire scatologique. Il réveille même les « pihis » d'Apollinaire, ces oiseaux improbables du poème Zone, sans qu'on sache vraiment quel aspect il leur prête, puisque ceux-ci « descendent les montagnes à Vappel du berger ». Ailleurs, il réécrit l'Histoire, se risque à l'anachronisme et à l'absurde pour donner des batailles et des découvertes une version beaucoup plus drôle, où vacillent la réalité et les lieux communs culturels. Napoléon et Christophe Colomb tiennent alors du touriste et du nigaud, ce qui ne constitue pas, après tout, une mauvaise définition du personnage historique.
ISBN
2-930188-07-3
Citer ce document
Puttemans, Pierre, “Olla vogala,” Centre Daily-Bul & C° - Archives, consulté le 30 octobre 2024, http://dailybul.be/archibul/items/show/2451.