Cinéma de Belgique

Titre

Cinéma de Belgique

Créateur

Éditeur

Date

1973

Description

Quelques photos tirées de films de réalisateurs belges.

Format

14 X 21 cm

Langue

fr

Support

199 p.

Identifiant

FLRB-DAV-C-0 000 374

Résumé

Avec Paul Davay, une défense

du cinéma «bien» s'éteint

Mort à 81 ans d'un cancer, notre compatriote Paul Davay, né à Saint-Gilles, une commune bruxelloise qui fut, en son temps, une pépinière de talents politiques, oratoires et artistiques, fut un historien et un critique de cinéma de renom. Son «Histoire du cinéma belge», écrite à la fin des années '60, reste un ouvrage de référence. Grand amateur de toutes les disciplines artistiques, correspondant belge pour des revues de 7e art du monde entier, Davay, comme son ami René Micha, a joué le rôle de «découvreur» et de «conseiller gratuit» pour nombre de jeunes cinéastes (Jean-Jacques Andrien, par exemple). Il faisait partie de ces hommes qui sont le courant souterrain et vital de notre culture.

Avec son costume de velours brun, ses longs cheveux dans le cou à la Paul Delvaux, Davay avait la silhouette gentille et modeste de l'Amoureux de Peynet. Curieux, flâneur, «passant de Bruxelles» qui aimait bouquiner, aller prendre le pouls d'un tournage, discuter avec un acteur (la dernière fois que je le vis, il y a six mois, il déjeunait avec Christophe Malavoy) et finir sa soirée au Musée du Cinéma pour y retrouver Jacques Ledoux et d'autres vieux amis, Paul avait toujours un film à défendre ou à conseiller. Membre actif de l'Union de la Critique du Cinéma, il s'y faisait l'avocat des cinématographies rares, généreuses et de grande valeur - c'est grâce à lui que «Dodeskaden», le film de Kurosawa, connut une belle carrière en Belgique.

La mort de cet homme de bien ne devrait pas être inutile. Le souvenir de Davay, dont les articles n'allaient jamais dans le sens du commerce, devrait faire prendre conscience à la corporation des journalistes de cinéma d'aujourd'hui que, trop souvent, les critiques sont manipulés par les distributeurs de films qui les transforment en pions de la promotion et de la pub' en les appâtant avec des interviews de «stars» qu'on retrouve finalement partout.

A l'heure où le discours critique sur le 7e art s'éteint pour faire place à des événements qui font vendre des couvertures de magazines, la disparition de Davay, qui a toujours défendu et mis sur le pavois un ciné sans scories, doit rallumer une flamme journalistique par trop pâle en '89. Davay qui, plutôt que d'aller rencontrer Sylvester Tartempion à Paris ou à New York, plutôt que d'être un chroniqueur semblable à un «presse-bouton» pour attachés de presse, préférait nourrir sa passion en fouillant dans les perles de manifestations comme «Cinédécouvertes» ou «Le Prix de l'Age d'Or» à la Cinémathèque belge où, malheureusement, les reporters peuvent se compter sur mon gros orteil. Merci de la leçon, Paul. Faites passer...

L. H.

Dépôt légal

D.1973, 0035.24

Citer ce document

Davay, Paul, “Cinéma de Belgique,” Centre Daily-Bul & C° - Archives, consulté le 22 novembre 2024, http://dailybul.be/archibul/items/show/3031.

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