Pièges d'air

Titre

Pièges d'air

Créateur

Contributeur

Éditeur

Date

2000

Description

Dessins de Selçuk Mutlu
Dédicace de l'auteur à Luc Rémy

Format

15 X 19 cm

Langue

fr

Support

100 p.

Identifiant

FLRB-IZO-P-0 000 387

Résumé

La traversée de la poussière

Il te faudra narrer contes, mille contes, cent ou mille vies de silhouettes évanouies, deviens donc le héros de ta propre existence.

Ces derniers mois, Jacques Izoard a sorti deux nouveaux recueils de poé­sie. Inouïe Nuit est édité par La Pierre d'Alun. C'est un livre inquiet dans lequel un narrateur en piteux état (dans la chambre / où vit allongé sur le sol un gisant noir et aveugle / c'est-à-dire moi-même) et au regard triste (un œil / qui n'est qu'un lac / où appareillent les larmes) est confronté à un univers nocturne, peuplé par une faune hostile. Les gravures de Roger Dewint accentuent encore cette impression. L'on y voit, dans une nuit profonde, des fragments de tête (un regard vide, une bouche hurlante) in­quiétés par des insectes agressifs, des oi­seaux inquiétants. La parole est bien sûr la planche de salut (Essaye encore de parler / à l'encre en toi qui, noire, / conserve oiseaux et biefs. / Afin peut-être d'imaginer /et le pire, et le pire / et l'extase), mais les mots résistent, il faut les débarrasser de leur pesanteur (com­ment distraire du langage les nuages ?) pour trouver le langage hors des paroles, là nu sous les chuchotements / dépouillé de sa sève / comme un muscle à vif. Pièges d'air inaugure quant à lui la nouvelle collection des éditions Le Fram.



Jacques IZOARD
Pièges d'air
Le Fram
Liège
2000
100 p.
La pre­mière section propose une série de poèmes courts et mélancoliques qui s'articulent au­tour d'un souvenir (Nous unissions fièvre et raye / et peignions rue de l'Agneau, / des têtes d'épingles / et de minuscules étuis / qui gar­dent encore / les effigies brûlées) ou d’une sensation (entre l'air et la peau, / que de pays perdus, / que de souffles épars /). Izoard reprend ensuite cette thématique nostalgique, mais en prose cette fois avec le même souci (et le même bonheur) de ciseler sa phrase, de la nourrir d'images inusitées, de la gorger d'allitérations tout en préser­vant une fluidité qui semble improvisée. Cette section (Enfance d'enfance d'enfance) est capitale pour la compréhension d'Izoard. Il s'explique sur le sentiment d'étrangeté qu'il a ressenti très tôt et sur son inadé­quation fondamentale et définitive avec la société. Il tente un brin d'autobiographie mais les souvenirs qu'ils évoquent sont en fait ses premières incursions dans l'imagi­naire : Dans le lit, le corps devient « ai­guille ». (...) j'étais aiguille intrinsèquement. Et cette métamorphose, finalement ne me cau­sait nulle surprise, comme si elle était devenue inéluctable.

On trouve également dans ce recueil la réédi­tion de Sulphur (une plaquette parue en 1994 et désormais épuisée) et un long texte en prose qui donne son titre au volume dans lequel Izoard vante les vertus inspirantes de la marche en ville et salue au passage la mé­moire de ses amis Jules Supervielle et Yves Martin, autres poètes arpenteurs. Pièges d'air est illustré par deux dessins de Selçuk Mutlu.

Thierry Leroy

Dépôt légal

D/2000/8925/1

Citer ce document

Izoard, Jacques, “Pièges d'air,” Centre Daily-Bul & C° - Archives, consulté le 25 avril 2024, http://dailybul.be/archibul/items/show/3038.

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