Roland Topor : linos, lithos, litotes. [Exposition] Centre Daily-Bul & C°, 15 octobre 2009 - 15 janvier 2010.
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Son humour, un exutoire crématoire
Né à Paris en 1938, TOPOR est issu de familles juives polonaises pogrommées. L’humour a été pour lui un exutoire crématoire. Il prend, comme tous les humoristes, la vie au tragique, mais rien au sérieux. Il préfère l’idéal de rire à la subtile ironie, le non sens persifleur à l’aveu lyrique, la dérision à la voix de la raison et la pirouette de cirque à la jonglerie littéraire. Si l’horreur est absurde, elle est donc risible. Il en fait son condiment sulfureux.
Il hait la lettre « P »
Pouvoir, police, politique, sont des concepts qui l’irritent.
Avec une déconcertante désinvolture, TOPOR va laisser le génie lui couleur de la plume. Il n’y a pas de frontière dans l’art d’aller trop loin. Il suffit pour cela d’avoir l’imagination, d’ignorer le bon goût, de remonter le mécanisme jusqu’à en claquer le ressort. Dans ce contexte, la moindre de ses idées vous saute au visage, vous explose dans l’oeil et la cervelle, et elle y reste longtemps. Ses dessins sont à la limite du supportable. Leur férocité, leur cruauté causent un malaise.
Sa biographie.
Sa première exposition date de 1959 avec de petits croquis faussement maladroits mais surprenants, déjà tous violents, sadiques, sanglants et choquants. En 1961, adoubé par Pol BURY, il fréquente le Daily-Bul et collabore à Hara Kiri.
« La Princesse Angine », un des livres essentiels que TOPOR ait écrit, paraît dans l’indifférence générale en 1967. Pourtant, à 35 ans, on peut dire qu’il a « réussi » alors qu’il est peu maniable, intransigeant, jamais d’accord pour mettre de l’eau trouble dans son vin. Dès le moment où les films « Les Escargots » (en 1966) et surtout « La Planète sauvage » (en 1973) paraissent avec les dessins animés par LALOUX, c’est une explosion d’expositions planétaires pour l’artiste : New York, Chicago, Paris, Varsovie, Anvers, Zurich, Madrid, Tokyo, Amsterdam. En 1975, « Les Mémoires d’un vieux con » publiées chez Balhand auront une certaine audience.
Après son décès à Paris en 1997, après qu’il fut promu satrape du Collège de Pataphysique en 2001, le Daily-Bul & C° a souhaité lui rendre hommage, ici à La Louvière, qu’il connut mieux que beaucoup ne le croient avec la complicité d’André et Jacqueline BALTHAZAR.
TOPOR est un homme orchestre, un feu d’artifice d’idées qui explosent dans tous les sens, crépitant, encombrant, divertissant, effrayant. Sa fraîcheur d’invention fascinante, jamais à sec, une puissance et une facilité de travail surprenante, font de lui une formidable machine à créer le Centre Daily-Bul & C° devait rendre hommage.
(Extrait du discours de Pierre Dupont prononcé au vernissage)
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