Théâtre : Les talents d'Achille par Jean-Claude Derudder. Le Palace, 27-28-29 septembre 2019
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Je veux rappeler que s’il a écrit : Je suis un vieux peau-rouge qui ne marchera jamais dans une file indienne, Achille Chavée a aussi dit : "Il ne faut pas toujours tourner la page, il faut parfois la déchirer."
Les talents d’Achille, un titre offensif car si l'on parle beaucoup de Chavée, souvent à tort et à travers, on le lit très peu. Trop peu. Comment parler de cet homme qui fut avocat, libre-penseur, militant politique du POB au PC, partisan de l'autonomie culturelle et politique de la Wallonie, créateur de revues, créateur de groupes d’artistes, écrivain et poète, organisateur d'expositions, défenseur de l'Espagne républicaine en combattant sur le front d’Albacete, résistant, anticlérical et anticonformiste, marxiste et surréaliste actif, président des Amitiés belgo-soviétiques de La Louvière, mort dans l'indifférence générale, pratiquement oublié, dont la mémoire est entretenue par quelques amis, quelques lecteurs enthousiastes et fidèles ? Oui, comment en parler ?
En faisant, surtout, entendre sa voix.
Ses mots. Rappeler aussi que s’il a écrit : "Je suis le vieux peau-rouge qui ne marchera jamais dans une file indienne", il a aussi dit : "Il ne faut pas toujours tourner la page, il faut parfois la déchirer" et défendre, avec force, que Chavée c’est bien plus riche et bien plus compliqué que "ça".
En sortira, sans aucun doute, avec l’aide de deux musiciens : Antoine Cirri et Michel Mainil, une sorte de portrait d’homme s’écartant de la vérité dite scientifique mais s’approchant, peut-être, avec une justesse sensible du personnage littéraire et romanesque qu’il était.
L'argument de départ ? Nous sommes en mai 1968. Chavée, au bistrot, se réjouit des événements qui lui en rappellent d'autres, inoubliables, de son existence. Puis vient l'année 1969 où l'annonce de la maladie de Parkinson qui frappe Franco l'amène à se remémorer la guerre d'Espagne et à se questionner sur la justesse de ses choix politiques. Jusqu'au bout, il pensera fêter la mort du dictateur mais c'est lui que le cancer du poumon vaincra le 12 décembre 1969.
Plus que poète, il a été voyant comme le clamait Rimbaud. Voilà pour l'esprit. Reste à créer, à construire et à répéter la forme.
Jean-Claude Derudder
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