Jacques Calonne
Titre
Jacques Calonne
Créateur
Date
2017
Description
Catalogue d'exposition de Jacques Calonne à la Galerie Harold t'Kint de Roodenbeke du 27 avril au 27 mai 2017
Format
22 X 27 cm
Langue
fr
nl
Type
Support
80 p.
Identifiant
ACDB-L-TKI-J-0 000 392
Résumé
Surprise chez ‘t Kint de Roodenbeke avec un Calonne resplendissant. Survivant de CoBrA, Jacques Calonne poète de la ligne enjouée…
ON ENTRE ET ON CROIT RÊVER : les murs à l’entour chantent, psalmodient ou entonnent des partitions qui vous font aussitôt prendre l’air. Et c’est beau, c’est noble, c’est envoûtant, c’est magique !
Marchand d’art plus réputé pour un classicisme défendu avec talent et doigté, Harold ‘t Kint de Roodenbeke surprend, avec une légèreté juvénile et tonique, teintée de l’effervescence qui fait aussitôt voir des étoiles quand, accrochant Calonne à des cimaises plus habituées aux Delvaux ou Bertrand, il met le doigt sur un art dessiné, franc-tireur, qui est poésie, musique, vivace spiritualité.
Un art visuel et sonore, silencieux comme un pape, c’est-à-dire volubile quand il sied.
Jacques Calonne, un nom qui respire les effluves de la nuit, des compositions musicales d’avant-garde que dégrisaient parfois des chants pour midinettes du XIXe, quand, splendide, inattendu, ténor mondain ressuscité des combles d’un passé gaillard, pianiste et chanteur, il enchantait ses cénacles d’amis venus le retrouver en quelque café littéraire hélas passé de mode.
Sagacité, virtuosité
Virtuose de l’inattendu, il interpréta, entre autres galipettes, quelque savoureux "Chant du cycliste", composition de feu notre arrière-grand-père Victor, retrouvée dans un curieux feuillet officiel intitulé "La Pédale militaire". C’est dire que rien, jamais, n’échappa à la sagacité d’un Calonne épris de coups dans les gencives de toute bienséance. C’était hier…
Aujourd’hui, assagi mais à jamais oiseau de la nuit, Calonne, 87 ans, a remisé ses instruments artistiques. Sans doute éprouve-t-il le temps qui passe en se souvenant des éclairs qui parsemèrent sa vie d’élans autant que de doutes, de fêtes sans fin autant que de longs retraits sur soi.
Harold ‘t Kint a eu le bon goût de réunir, pour un avenir qui ne l’oubliera pas, le solde de tout ce que Jacques Calonne a pu dessiner et colorer de 1969 à 2008. La moisson est époustouflante, enchanteresse et nul poète ne nous contesterait.
Face à la cinquantaine de feuillets, colorés ou de noir et de blanc vêtus, d’un Calonne resplendissant à travers le temps de ses cogitations graphiques, on se retrouve gamin heureux de tant de vivacité, de tant de spontanéité, de tant de jubilation sans frontières.
Saveurs printanières
Nous revenions de la rétrospective de Rik Wouters aux Musées royaux quand nous sommes entrés, sans coup férir, en Calonne. Tous deux sont nés ici, nourris davantage au jus de houblon qu’à celui de la treille, sous ces ciels bas qui écrasent, font davantage entrevoir des orages que des plénitudes, et pourtant…
Et pourtant tous deux ont flambé, preuve que les lumières de l’âme sont, davantage, intérieures que météorologiques. Epastrouillée par la luminosité incendiée des Wouters, une amie marseillaise s’étonnait, à tort : les couleurs, les rouges, les verts, les bleus, les transparences sont des visions du cœur à son corps défendant.
Entrez en Calonne, vous verrez ! Héritier de Dotremont, il n’en fit pourtant qu’à sa guise et si ses lignes racontent aussi des histoires, des émotions, du plain-chant et du silence, c’est sans l’écrire avec des lettres, fussent-elles en goguette graphique. Ses titres, énigmatiques, souriants, s’en sont venus après coup.
Il faut entrer en Calonne comme on se réjouit devant un corps nu, beau d’être là, vivant, vibrant, entre ciel et terre. Comme on se réjouit devant un chant d’homme qui répand ses charmes en courant sur la feuille, tous feux allumés.
Roger Pierre Turine
ON ENTRE ET ON CROIT RÊVER : les murs à l’entour chantent, psalmodient ou entonnent des partitions qui vous font aussitôt prendre l’air. Et c’est beau, c’est noble, c’est envoûtant, c’est magique !
Marchand d’art plus réputé pour un classicisme défendu avec talent et doigté, Harold ‘t Kint de Roodenbeke surprend, avec une légèreté juvénile et tonique, teintée de l’effervescence qui fait aussitôt voir des étoiles quand, accrochant Calonne à des cimaises plus habituées aux Delvaux ou Bertrand, il met le doigt sur un art dessiné, franc-tireur, qui est poésie, musique, vivace spiritualité.
Un art visuel et sonore, silencieux comme un pape, c’est-à-dire volubile quand il sied.
Jacques Calonne, un nom qui respire les effluves de la nuit, des compositions musicales d’avant-garde que dégrisaient parfois des chants pour midinettes du XIXe, quand, splendide, inattendu, ténor mondain ressuscité des combles d’un passé gaillard, pianiste et chanteur, il enchantait ses cénacles d’amis venus le retrouver en quelque café littéraire hélas passé de mode.
Sagacité, virtuosité
Virtuose de l’inattendu, il interpréta, entre autres galipettes, quelque savoureux "Chant du cycliste", composition de feu notre arrière-grand-père Victor, retrouvée dans un curieux feuillet officiel intitulé "La Pédale militaire". C’est dire que rien, jamais, n’échappa à la sagacité d’un Calonne épris de coups dans les gencives de toute bienséance. C’était hier…
Aujourd’hui, assagi mais à jamais oiseau de la nuit, Calonne, 87 ans, a remisé ses instruments artistiques. Sans doute éprouve-t-il le temps qui passe en se souvenant des éclairs qui parsemèrent sa vie d’élans autant que de doutes, de fêtes sans fin autant que de longs retraits sur soi.
Harold ‘t Kint a eu le bon goût de réunir, pour un avenir qui ne l’oubliera pas, le solde de tout ce que Jacques Calonne a pu dessiner et colorer de 1969 à 2008. La moisson est époustouflante, enchanteresse et nul poète ne nous contesterait.
Face à la cinquantaine de feuillets, colorés ou de noir et de blanc vêtus, d’un Calonne resplendissant à travers le temps de ses cogitations graphiques, on se retrouve gamin heureux de tant de vivacité, de tant de spontanéité, de tant de jubilation sans frontières.
Saveurs printanières
Nous revenions de la rétrospective de Rik Wouters aux Musées royaux quand nous sommes entrés, sans coup férir, en Calonne. Tous deux sont nés ici, nourris davantage au jus de houblon qu’à celui de la treille, sous ces ciels bas qui écrasent, font davantage entrevoir des orages que des plénitudes, et pourtant…
Et pourtant tous deux ont flambé, preuve que les lumières de l’âme sont, davantage, intérieures que météorologiques. Epastrouillée par la luminosité incendiée des Wouters, une amie marseillaise s’étonnait, à tort : les couleurs, les rouges, les verts, les bleus, les transparences sont des visions du cœur à son corps défendant.
Entrez en Calonne, vous verrez ! Héritier de Dotremont, il n’en fit pourtant qu’à sa guise et si ses lignes racontent aussi des histoires, des émotions, du plain-chant et du silence, c’est sans l’écrire avec des lettres, fussent-elles en goguette graphique. Ses titres, énigmatiques, souriants, s’en sont venus après coup.
Il faut entrer en Calonne comme on se réjouit devant un corps nu, beau d’être là, vivant, vibrant, entre ciel et terre. Comme on se réjouit devant un chant d’homme qui répand ses charmes en courant sur la feuille, tous feux allumés.
Roger Pierre Turine
Collection
Citer ce document
t'Kint de Roodenbeke, Harold, “Jacques Calonne,” Centre Daily-Bul & C° - Archives, consulté le 22 novembre 2024, http://dailybul.be/archibul/items/show/4744.