Je parle avec les mains
Titre
Je parle avec les mains
Créateur
Contributeur
Éditeur
Date
1985
Description
Textes et dessins de Roland Breucker
préface de Bernard Haller
préface de Bernard Haller
Format
22 x 31 cm
Langue
fr
Type
Support
np
Identifiant
ACDB-BRE-P-0 000 222
Résumé
A regarder l'oeuvre de Roland Breucker, on n'ose pas trop en parler parce qu'elle parle toute seule. Du moins le semble-t-il. A y réfléchir et peut-être mieux voir (on sait que les yeux ne sont pas loin de la tête et de son cervau), le regardeur - dans les accidents de la route, on parle de témoin - trouve des espaces dans lequels il peut mijoter des idées à lui.
Ainsi, ouvrant des livres et catalogues (aussi des boites d'archives où de petits dessins furtifs, au crayons abondent), je me surpris à rapprocher cette oeuvre, et peut-être son auteur, de la pomme de terre.
Ô, Monsieur Patate, bobine de semoule et de croquette dorée, vous qui savez de quoi la Bintje est capable, dans sa silhouette et dans son silence, si paisible, salut à vous et à vos marionnettes non comestibles.
L'auteur souvent noir vêtu, proche de la terre, celle un peu grasse qui connut le charbon ; ses personnages aux rondeurs tubercules immobilisés dans des gestes assis ou suspendus, germinent(*) vers des lumières qui sont peut-être celles d'un ciel en rase-motte. Des danseuses ont des radicelles vers le bas, sous les bras ou ailleurs ; de francs goguenards aux dentitions de fécule rousse, voire de mildiou, ont des torticolis vers le haut, la bouche experte en diagonale, comme celles des mangeurs de frites qui fréquentent les antipodes.
On peut aussi y trouver - la terre est inventive et la pomme exubérante - sur des peaux apparemment tendues et fraiches, des turgescences allègres, des enflures de bonnes digestions, des polypes rubiconds, des érections florales... Ce qui n'empêche pas la grâce et d'aériens élans, loin des pieds, qui sont menus pour mieux se faire oublier dans la légèreté de l'air.
J'ai employé le mot "grâce", un mot qui convient bien à Roland Breucker qui, quoi qu'il y paraisse, n'a que faire de l'enfer.
Homme de lexiques, il est aussi un peu aztèque, je crois.
Un Simulateur de tubercules
André Balthazar
Ainsi, ouvrant des livres et catalogues (aussi des boites d'archives où de petits dessins furtifs, au crayons abondent), je me surpris à rapprocher cette oeuvre, et peut-être son auteur, de la pomme de terre.
Ô, Monsieur Patate, bobine de semoule et de croquette dorée, vous qui savez de quoi la Bintje est capable, dans sa silhouette et dans son silence, si paisible, salut à vous et à vos marionnettes non comestibles.
L'auteur souvent noir vêtu, proche de la terre, celle un peu grasse qui connut le charbon ; ses personnages aux rondeurs tubercules immobilisés dans des gestes assis ou suspendus, germinent(*) vers des lumières qui sont peut-être celles d'un ciel en rase-motte. Des danseuses ont des radicelles vers le bas, sous les bras ou ailleurs ; de francs goguenards aux dentitions de fécule rousse, voire de mildiou, ont des torticolis vers le haut, la bouche experte en diagonale, comme celles des mangeurs de frites qui fréquentent les antipodes.
On peut aussi y trouver - la terre est inventive et la pomme exubérante - sur des peaux apparemment tendues et fraiches, des turgescences allègres, des enflures de bonnes digestions, des polypes rubiconds, des érections florales... Ce qui n'empêche pas la grâce et d'aériens élans, loin des pieds, qui sont menus pour mieux se faire oublier dans la légèreté de l'air.
J'ai employé le mot "grâce", un mot qui convient bien à Roland Breucker qui, quoi qu'il y paraisse, n'a que faire de l'enfer.
Homme de lexiques, il est aussi un peu aztèque, je crois.
Un Simulateur de tubercules
André Balthazar
ISBN
2-209823-006
Dépôt légal
octobre 1985
Citer ce document
Breucker, Roland, “Je parle avec les mains,” Centre Daily-Bul & C° - Archives, consulté le 22 novembre 2024, http://dailybul.be/archibul/items/show/4853.