Théâtre complet I
Titre
Théâtre complet I
Autre forme de titre
La Farce des Ténébreux
Hop Signor!
Don Juan
Mademoiselle Jaïre
Créateur
Éditeur
Date
1942
Format
13 X 16 cm
Langue
fr
Type
Support
377 p.
Identifiant
FPPB-DEG-T-0 001 598
Résumé
Don Juan est un personnage déclassé, surfait, dépareillé comme tes nippes, et sans doute étais-tu le dernier possible. [Réplique de Beni-Bouftout, dans le deuxième acte, p. 43]
INITIALEMENT CONÇU POUR LE MUSIC-HALL, le Don Juan de Michel de Ghelderode a ensuite été réécrit pour le théâtre, tout en conservant son caractère spectaculaire : des masques, des bagarres fréquentes, des poursuites, des personnages truculents, une narration rythmée et vive, le tout sous la lumière des néons colorés. L’esprit de la pièce est celui de la parodie, sans conteste, à l’image du carnaval qui bat son plein à l’extérieur et dont revient Don Juan. Les masques sont donc de rigueur et légitiment les rôles que chacun s’attribue.
Encore avez-vous l’avantage d’une légende toute cuite. Mais nous autres aussi, nous avions une légende, car n’est-ce pas humain de s’en forger une dès qu’on se retrouve devant la femme convoitée ? Et la femme se laisserait-elle convoiter hors des brouillards du mensonge ? [Réplique de Théodore, dans le premier acte, p. 21]
L’idée du monde comme théâtre semble exploitée en filigrane autant que ridiculisée par les personnages qui tiennent si mal leur rôle. Don Juan, en particulier, ne semble pas à la hauteur de sa légende, bien qu’il séduise l’inaccessible dame des lieux (encore que « séduire » ne soit pas le terme le plus approprié et qu’on se demande qui prend qui dans cette histoire jouée hors scène). Faible, impuissant à se battre et à (se) tuer, pleurnichard, il est bien loin des représentations antérieures du personnage, parodiées par de Ghelderode dans le deuxième acte, lorsque les autres personnages décident de se prendre pour de nouveaux Don Juan à leur tour.
Michel de Ghelderode semble illustrer avec sa pièce la fin d’un mythe et de la transcendance au XXe siècle, au profit d’une vie de représentation permanente, irrémédiablement solitaire par l’impossibilité d’une confession sincère.
Mais en ce moment, personne ne te voit. Abandonne-toi à ta douleur particulière. Tu fais bien ; la flamme pitoyable ne dissipera pas l’énigmatique ténèbre, pas plus que mon commentaire n’explique le drame. [Réplique du bonimenteur, dans le troisième acte, p. 60]
INITIALEMENT CONÇU POUR LE MUSIC-HALL, le Don Juan de Michel de Ghelderode a ensuite été réécrit pour le théâtre, tout en conservant son caractère spectaculaire : des masques, des bagarres fréquentes, des poursuites, des personnages truculents, une narration rythmée et vive, le tout sous la lumière des néons colorés. L’esprit de la pièce est celui de la parodie, sans conteste, à l’image du carnaval qui bat son plein à l’extérieur et dont revient Don Juan. Les masques sont donc de rigueur et légitiment les rôles que chacun s’attribue.
Encore avez-vous l’avantage d’une légende toute cuite. Mais nous autres aussi, nous avions une légende, car n’est-ce pas humain de s’en forger une dès qu’on se retrouve devant la femme convoitée ? Et la femme se laisserait-elle convoiter hors des brouillards du mensonge ? [Réplique de Théodore, dans le premier acte, p. 21]
L’idée du monde comme théâtre semble exploitée en filigrane autant que ridiculisée par les personnages qui tiennent si mal leur rôle. Don Juan, en particulier, ne semble pas à la hauteur de sa légende, bien qu’il séduise l’inaccessible dame des lieux (encore que « séduire » ne soit pas le terme le plus approprié et qu’on se demande qui prend qui dans cette histoire jouée hors scène). Faible, impuissant à se battre et à (se) tuer, pleurnichard, il est bien loin des représentations antérieures du personnage, parodiées par de Ghelderode dans le deuxième acte, lorsque les autres personnages décident de se prendre pour de nouveaux Don Juan à leur tour.
Michel de Ghelderode semble illustrer avec sa pièce la fin d’un mythe et de la transcendance au XXe siècle, au profit d’une vie de représentation permanente, irrémédiablement solitaire par l’impossibilité d’une confession sincère.
Mais en ce moment, personne ne te voit. Abandonne-toi à ta douleur particulière. Tu fais bien ; la flamme pitoyable ne dissipera pas l’énigmatique ténèbre, pas plus que mon commentaire n’explique le drame. [Réplique du bonimenteur, dans le troisième acte, p. 60]
Collection
Citer ce document
de Ghelderode, Michel, “Théâtre complet I,” Centre Daily-Bul & C° - Archives, consulté le 26 avril 2024, http://dailybul.be/archibul/items/show/1383.