Koenig, Théodore
Titre
Koenig, Théodore
Créateur
Description
Espèce de disgrâcieux. Il inventa la sonnette, la perfectionna même. Mais l'usage qu'il en fit lui fit perdre la considération de ses contemporains. Pour se venger, il mena une vie de dissipation et mit au point le confetti, mais ces vains plaisirs ne le satisfirent pas longtemps : il fabriqua des serpentins. Il mourut pauvre.
Ernest Pirotte
Extrait de : Petit Panthéon national et illustré des auteurs
Daily-Bul, n°10, mai 1964
Il y a des mot-rossignols à prononcer la nuit et des mot-alouettes qui sont aussi des miroirs et des pièges ; mot-clefs si l'on veut, mais comme les autres mots, il faut le dire, et pas plus qu'eux.
La sagesse particulière de Théodore Koenig est de les prendre tous comme ils sont et de les accueillir comme ils viennent ; sagese encore que de remettre à chacun d'eux sa chance de briller, d'éclairer les contours de ce qui n'est pas dit, - puis de les laisser en repos. De là, dans les poèmes qui suivent, ces grandes marges obscures qui marquent, dirait-on, la vacance du langage et le sommail du poète.
Mais tout cela n'est qu'apparence, mais celui qui écrit nous échappe dans le même moment que nous pensions le saisir ; il reprend son souffle, disons-nous, et à l'instant même où il nous tend une perche fleurie, nous passons outre sans rien voir. Spécialistes du fond et de la forme, votre absurdité est grande et d'ailleurs la plus raisonnable qui soit, mais il faut bien conclure et on ne peut le faire ici qu'aux dépens de votre vocabulaire : un poème sans forme, c'est le couteau de Lichtenberg ; un poème sans fond, c'est un abîme, un appel d'images comme on dit un appel d'air.
Ecoutons maintenant le lecteur sérieux, celui qui ne veut pas être dupe :
"Ces abîmes dont vou semblez faire grand cas, je veux bien qu'ils existent et même je ne demande pas autre chose, mais quelle preuve en aurai-je?"
A cette question (la seule qui importe, à vrai dire), une seule réponse : "Si les profondeurs n'étaient pas en vous-même, vous ne les trouveriez nulle part ailleurs ; du reste, l'objet de toute poésie... "
Nous voici au point délargir le débat ou de l'interrompre : au seuil d'un volume de poèmes, il convient évidemment de l'interrompre.
Marcel Havrenne
Avant dire du texte Les Pains d'Asopies de Théodore Koenig, publié chez George Houyoux
La sagesse particulière de Théodore Koenig est de les prendre tous comme ils sont et de les accueillir comme ils viennent ; sagese encore que de remettre à chacun d'eux sa chance de briller, d'éclairer les contours de ce qui n'est pas dit, - puis de les laisser en repos. De là, dans les poèmes qui suivent, ces grandes marges obscures qui marquent, dirait-on, la vacance du langage et le sommail du poète.
Mais tout cela n'est qu'apparence, mais celui qui écrit nous échappe dans le même moment que nous pensions le saisir ; il reprend son souffle, disons-nous, et à l'instant même où il nous tend une perche fleurie, nous passons outre sans rien voir. Spécialistes du fond et de la forme, votre absurdité est grande et d'ailleurs la plus raisonnable qui soit, mais il faut bien conclure et on ne peut le faire ici qu'aux dépens de votre vocabulaire : un poème sans forme, c'est le couteau de Lichtenberg ; un poème sans fond, c'est un abîme, un appel d'images comme on dit un appel d'air.
Ecoutons maintenant le lecteur sérieux, celui qui ne veut pas être dupe :
"Ces abîmes dont vou semblez faire grand cas, je veux bien qu'ils existent et même je ne demande pas autre chose, mais quelle preuve en aurai-je?"
A cette question (la seule qui importe, à vrai dire), une seule réponse : "Si les profondeurs n'étaient pas en vous-même, vous ne les trouveriez nulle part ailleurs ; du reste, l'objet de toute poésie... "
Nous voici au point délargir le débat ou de l'interrompre : au seuil d'un volume de poèmes, il convient évidemment de l'interrompre.
Marcel Havrenne
Avant dire du texte Les Pains d'Asopies de Théodore Koenig, publié chez George Houyoux
Date de naissance
1922
Birthplace
Liège (Belgique)
Death Date
1996
Occupation
Poète
Céramiste
Collagiste
Biographical Text
Né à Liège (Belgique) en 1922, il y meurt en 1996.
Baignant dans l'art et la littérature dès son plus jeune âge, il poursuit néanmoins une carrière professionnel en tant que chimiste mais se tourne très vite vers l'écriture.
Voyageant entre la Belgique, les Etats-Unis et le Canada, il sera le correspondant à Montréal du groupe CoBrA ainsi que pour d'autres revues avants-gardistes.
En 1953, il est le co-fondateur de la revue Phantomas avec Marcel Havrenne et Joseph Noiret, bientôt rejoints par d'autres poètes et artistes tels que les frères Piqueray, André Balvier ou encore Christian Dotremont. Cette revue est révolutionnaire en matière d'écriture, sorte de laboratoire où il crée des textes inclassables où il utilise les mots pour ce qu'ils ne sont pas, mais plutôt pour ce qu'il veut en faire.
En 1968, installé en Italie, à Calice Ligue, il est rejoint par Jean Raine où ils collaborent et développent le CopArt, en compagnie de l'artiste italien Emilio Scanavino.
Il poursuivra son travail d'écriture et son activité de collagiste jusqu'à la fin de sa vie, entre la France et l'Italie.
Baignant dans l'art et la littérature dès son plus jeune âge, il poursuit néanmoins une carrière professionnel en tant que chimiste mais se tourne très vite vers l'écriture.
Voyageant entre la Belgique, les Etats-Unis et le Canada, il sera le correspondant à Montréal du groupe CoBrA ainsi que pour d'autres revues avants-gardistes.
En 1953, il est le co-fondateur de la revue Phantomas avec Marcel Havrenne et Joseph Noiret, bientôt rejoints par d'autres poètes et artistes tels que les frères Piqueray, André Balvier ou encore Christian Dotremont. Cette revue est révolutionnaire en matière d'écriture, sorte de laboratoire où il crée des textes inclassables où il utilise les mots pour ce qu'ils ne sont pas, mais plutôt pour ce qu'il veut en faire.
En 1968, installé en Italie, à Calice Ligue, il est rejoint par Jean Raine où ils collaborent et développent le CopArt, en compagnie de l'artiste italien Emilio Scanavino.
Il poursuivra son travail d'écriture et son activité de collagiste jusqu'à la fin de sa vie, entre la France et l'Italie.
Collection
Citer ce document
Koenig, Théodore, “Koenig, Théodore ,” Centre Daily-Bul & C° - Archives, consulté le 22 décembre 2024, http://dailybul.be/archibul/items/show/1637.
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