Boléro
Titre
Boléro
Créateur
Éditeur
Date
1998
Format
12 x 18 cm
Langue
fr
Type
Support
111 p.
Identifiant
FPH-PIR-B-0 000 015
Résumé
Le narrateur au centre de «Boléro» est plusieurs. Macache ou Verdi, Pirotte sans se dire, il va dans les miroirs trouver ses vérités. Loin dans l'enfance, son univers danse avec un mère qui tourne sans fin sur le «Boléro» de Ravel. Il se souvient d'un disque posé et reposé sur la platine d'un vieil électrophone. Suffit d'une musique pour réveiller le monde autour duquel une vie fait sourdement sa ronde.
Depuis la prison de Looz-les-Lille où il est enfermé, Verdi remonte le fil brisé de son histoire. Et le lecteur s'égare en même temps que le personnage se pose la question de son identité. Il est né avec les pieds de travers, comme s'il voulait retourner d'où il venait. Une malformation qui fit dire à sa mère qu'elle avait mis au monde un fils des ténèbres. Et l'enfant devenu adulte de se demander: Ai-je jamais cessé d'aller à reculons?
Le roman de Jean-Claude Pirotte se fracture en trois parties. «Verdi» est la première. Sous le titre de «Macache», la deuxième renvoie l'autre côté de l'image. Elle trace le profil sombre d'un homme déchiré. Elle nomme l'absent en chacun de nous.
Ensuite, «Youssouf» porte sur tout cela un regard de côté. Il aurait croisé dans ses voyages un type s'appelant Makash, ou Müslüm, ou Verdi - les trois à la fois peut-être. L'auteur convoque ses phrases au banquet des nostalgies. Dans les vapeurs d'alcool, les vérités se dédoublent. Et la haine du jour épouse les soifs de bonheur.
L'histoire a beau être floue, les mots cognent précis. Poétique, rythmée, charriant les grandes et sourdes soifs d'humaine facture, l'écriture de Pirotte ravit toujours le chercheur de littérature claire. Cet auteur a des traits de plume qu'on n'oublie pas. Des manières magnifiques de mettre les dérives et rêves en musique. Comme quand il écrit la pluie qui sanctifie les chimères au seuil des tavernes louches.
Quelques mots agencés, et la caverne s'ouvre. Les trésors qu'elle renferme ont des reflets assassins et des odeurs d'orage. L'amour et la mort y dorment enlacés. On y croise aussi des gitans, les étoiles, le rire de Lalia, l'ombre de Sarah, et toujours des musiques à danser aux accents âpres. Entre le Nord et des ailleurs où l'on se perd - les langueurs lisboètes, la Turquie, l'Albanie,... -, Jean-Claude Pirotte enfonce le couteau de son «Boléro».
L'auteur fait une fois de plus la preuve de son talent hors normes par cette histoire qui ne se laisse pas enfermer dans un discours rond. Personne mieux que lui ne démasque l'innocence tapie au fond des bars et l'enfance qui dure au plus profond des nuits adultes.
Livre après livre, il nous offre de purs plaisirs, comme surgis des ténèbres. On retrouve en lui les poètes de minuit. Ceux qui riment quand les autres dorment. Ceux qui s'en vont voir ce qui vit derrière le jour.
PASCALE HAUBRUGE
Depuis la prison de Looz-les-Lille où il est enfermé, Verdi remonte le fil brisé de son histoire. Et le lecteur s'égare en même temps que le personnage se pose la question de son identité. Il est né avec les pieds de travers, comme s'il voulait retourner d'où il venait. Une malformation qui fit dire à sa mère qu'elle avait mis au monde un fils des ténèbres. Et l'enfant devenu adulte de se demander: Ai-je jamais cessé d'aller à reculons?
Le roman de Jean-Claude Pirotte se fracture en trois parties. «Verdi» est la première. Sous le titre de «Macache», la deuxième renvoie l'autre côté de l'image. Elle trace le profil sombre d'un homme déchiré. Elle nomme l'absent en chacun de nous.
Ensuite, «Youssouf» porte sur tout cela un regard de côté. Il aurait croisé dans ses voyages un type s'appelant Makash, ou Müslüm, ou Verdi - les trois à la fois peut-être. L'auteur convoque ses phrases au banquet des nostalgies. Dans les vapeurs d'alcool, les vérités se dédoublent. Et la haine du jour épouse les soifs de bonheur.
L'histoire a beau être floue, les mots cognent précis. Poétique, rythmée, charriant les grandes et sourdes soifs d'humaine facture, l'écriture de Pirotte ravit toujours le chercheur de littérature claire. Cet auteur a des traits de plume qu'on n'oublie pas. Des manières magnifiques de mettre les dérives et rêves en musique. Comme quand il écrit la pluie qui sanctifie les chimères au seuil des tavernes louches.
Quelques mots agencés, et la caverne s'ouvre. Les trésors qu'elle renferme ont des reflets assassins et des odeurs d'orage. L'amour et la mort y dorment enlacés. On y croise aussi des gitans, les étoiles, le rire de Lalia, l'ombre de Sarah, et toujours des musiques à danser aux accents âpres. Entre le Nord et des ailleurs où l'on se perd - les langueurs lisboètes, la Turquie, l'Albanie,... -, Jean-Claude Pirotte enfonce le couteau de son «Boléro».
L'auteur fait une fois de plus la preuve de son talent hors normes par cette histoire qui ne se laisse pas enfermer dans un discours rond. Personne mieux que lui ne démasque l'innocence tapie au fond des bars et l'enfance qui dure au plus profond des nuits adultes.
Livre après livre, il nous offre de purs plaisirs, comme surgis des ténèbres. On retrouve en lui les poètes de minuit. Ceux qui riment quand les autres dorment. Ceux qui s'en vont voir ce qui vit derrière le jour.
PASCALE HAUBRUGE
ISBN
2-7105-0863-0
Collection
Citer ce document
Pirotte, Jean-Claude, “Boléro,” Centre Daily-Bul & C° - Archives, consulté le 22 novembre 2024, http://dailybul.be/archibul/items/show/235.