Moroses mots roses / Paul Bourgoignie
Titre
Moroses mots roses / Paul Bourgoignie
Créateur
Éditeur
Date
1968
Description
L'exemplaire présent dans le fonds Puttemans est dédicacé par l'auteur à Pierre Puttemans.
FLRB-BOU-M-0 000 267 : dédicace de l'auteur à Marcel Piqueray
FLRB-BOU-M-0 000 291 : dédicace de l'auteur à Luc Rémy
FLRB-BOU-M-0 000 267 : dédicace de l'auteur à Marcel Piqueray
FLRB-BOU-M-0 000 291 : dédicace de l'auteur à Luc Rémy
La Poquette est imprimée en deux couleurs : bleu & rouge.
Format
11 x 14 cm
Langue
fr
Type
Support
36 p.
Identifiant
1960L00112
FPPB-BOU-M-0 001 630
AEDB-0013-010- 0 003 123
FPH-BOU-M-0 000 506
FLRB-BOU-M-0 000 267
FLRB-BOU-M-0 000 291
Résumé
Sous une couverture jaune canari, à l'encre bleue et à l'encre rouge, Paul Bourgoignie publie enfin quelques-uns des courts textes poétiques qu'il écrit depuis tant d'années, les accumulant patiemment en un livre manuscrit à exemplaire unique, les faisant lire seulement à ses amis, habité par une sorte de pudeur, un désir jamais assouvi d'achever qui l'avaient retenu jusqu'ici de céder au goût de publier. Ces courtes phrases, brefs poèmes ou calembours elliptiques renvoient à une étonnante trame poétique que Bourgoignie compose avec obstination de lettre en coup de téléphone, de poème en conversation devant un demi, prennent tout leur sens si on les replace dans la démarche profondément originale qu'elles traduisent.
De l'expérience d'une vie surgissent des traits rapides où l'humour insolite ("Qu'est ce qu'une droite ? Deux parallèles qui reviennent de l'infini ") se fait poétique ("A filles de feu châteaux d'eau belles fontaines") ou vire au noir ("Repends-toi mais change de corde.").
Ces notations, ces instantatnés qui émergent, mettant au jour des évidences narquoises, coulent de source dans la limpidité d'un vocabulaire dont la familiarité, la simplicité dédaignent les exercices de ceux pour qui la littérature est un exercice de cruauté mentale. Et pourtant ils portent plus en profondeur, dans leur légèreté, que des poèmes à rallonges qui s'enlisent et s'éteignent dans l'éloquence ou la parade. On découvre dans ces textes une volonté presque timide à défaire, sans avoir l'air d'y toucher, l'univers conventionnel dans lequel nous nous débattons, distraits, sans apercevoir ce qui se passe un peu plus loin que le bout de notre nez.
L'économie de moyens étonne (j'y vois une marque certaine de la poésie telle qu'elle est aujourd'hui) quand on perçoit soudain quelle force de destruction est au travail !
Dans un sourire aimable, mais l'oeil pointu, Bourgoignie s'accroche aux grands rideaux de scène et les déchire avec une ironie tranquille : il annonce quand le spectacle commence vraiment.
Sa faculté de retourner comme un gant les expressions les plus courantes du langage les libère de cette gangue dont les habitudes quotidiennes l'enrobent, donne à voir et à penser (dans cette note à propos du Larousse, qui met en évidence une mystification idéologique). C'est ainsi que je tiens pour un des aphorismes les plus surprenants qu'il m'ait été donné de lire cette prescription ferrovière :
"Il est périculeux de se porter sur la penchière".
Tout un univers bascule, révélant un versant autre, une rupture.
Paul Bourgoignie pratique l'intervention avec un humour qui a retenu du surréalisme ce qu'il fallait pour ne pas tomber dans le calembour surréaliste.
Il nous permet de lire ce qui ne devient évident que parce qu'un poète le montre.
Joseph Noiret
Extrait de Phantomas, n° 78/82, Homo Ludens, décembre 1968
De l'expérience d'une vie surgissent des traits rapides où l'humour insolite ("Qu'est ce qu'une droite ? Deux parallèles qui reviennent de l'infini ") se fait poétique ("A filles de feu châteaux d'eau belles fontaines") ou vire au noir ("Repends-toi mais change de corde.").
Ces notations, ces instantatnés qui émergent, mettant au jour des évidences narquoises, coulent de source dans la limpidité d'un vocabulaire dont la familiarité, la simplicité dédaignent les exercices de ceux pour qui la littérature est un exercice de cruauté mentale. Et pourtant ils portent plus en profondeur, dans leur légèreté, que des poèmes à rallonges qui s'enlisent et s'éteignent dans l'éloquence ou la parade. On découvre dans ces textes une volonté presque timide à défaire, sans avoir l'air d'y toucher, l'univers conventionnel dans lequel nous nous débattons, distraits, sans apercevoir ce qui se passe un peu plus loin que le bout de notre nez.
L'économie de moyens étonne (j'y vois une marque certaine de la poésie telle qu'elle est aujourd'hui) quand on perçoit soudain quelle force de destruction est au travail !
Dans un sourire aimable, mais l'oeil pointu, Bourgoignie s'accroche aux grands rideaux de scène et les déchire avec une ironie tranquille : il annonce quand le spectacle commence vraiment.
Sa faculté de retourner comme un gant les expressions les plus courantes du langage les libère de cette gangue dont les habitudes quotidiennes l'enrobent, donne à voir et à penser (dans cette note à propos du Larousse, qui met en évidence une mystification idéologique). C'est ainsi que je tiens pour un des aphorismes les plus surprenants qu'il m'ait été donné de lire cette prescription ferrovière :
"Il est périculeux de se porter sur la penchière".
Tout un univers bascule, révélant un versant autre, une rupture.
Paul Bourgoignie pratique l'intervention avec un humour qui a retenu du surréalisme ce qu'il fallait pour ne pas tomber dans le calembour surréaliste.
Il nous permet de lire ce qui ne devient évident que parce qu'un poète le montre.
Joseph Noiret
Extrait de Phantomas, n° 78/82, Homo Ludens, décembre 1968
Tirage
AEDB-0013-sans n°
FPPB - Ex. n° 85
FLRB - 0 000 291 - Ex. n° 76
Collection de l'éditeur
N° dans la collection
27
Justification du tirage ordinaire
1000 exemplaires.
Dépôt légal
D/1968/0799/6
Collection
Citer ce document
Bourgoignie, Paul, “Moroses mots roses / Paul Bourgoignie,” Centre Daily-Bul & C° - Archives, consulté le 22 novembre 2024, http://dailybul.be/archibul/items/show/399.